Traversée de Madère (du 11 au 14 septembre)
Avant toute chose, il faut savoir que Madère n’est pas constitué d’une seule île (contrairement à ce que je croyais). C’est en fait un archipel de plusieurs îles et îlots.
Notre première étape sera l’île de Porto Santo. Nous prévoyons ensuite d’aller sur l’île principale de Madère puis, si le temps le permet (et si nous obtenons l’autorisation), d’accoster sur les îles Selvagens.
Voici un petit résumé de cette traversée, mouvementée comme d’habitude.
Mercredi matin le départ était prévu à 8h et pour une fois nous partons pile à l’heure 😊 On progresse !!!
Le vent est favorable pour une descente directe cap sur Porto Santo, contrairement à ce qui est indiqué sur le routage. Nous en profitons donc. Tout se passe plutôt bien sur le bateau, pas de malade malgré des vagues croisées qui nous secouent un peu. Le vent se lève en fin de journée et nous prenons un ris pour d’assurer la nuit. Afin d’être sûrs de ne pas avoir de souci avec nos bosses de ris, nous ne les coinçons pas dans les mâchoires/taquets mais les laissons tendus sur le winch et pas de souci de ce côté-là non plus !!! La nuit est assez stressante à cause du vent assez fort et surtout des vagues croisées qui tapent fort contre les coques.
Le deuxième jour, le vent est moins avenant pour nous conduire au sud… Nous réalisons que nous aurions dû profiter du vent d’hier pour descendre un maximum plein sud au lieu d’être trop gourmands et de vouloir viser tout de suite notre cap. Malgré tout, nous avançons et en fin de journée nous avons droit à plus de deux heures en compagnie de dauphins très joueurs qui se frottent au bateau, sautent, nagent sur le dos et sur le ventre 😊 Ce sont cette fois des grands dauphins et non plus les dauphins bicolores dont nous avions l’habitude jusqu’ici. La deuxième nuit se passe plus tranquillement.
Vendredi nous déprimons un peu car nous avons peu avancé et notre arrivée qui était prévue samedi midi se décale plutôt à dimanche matin… Le fait d’avoir des vagues croisées qui cognent sans cesse a eu raison de l’optimisme de l’équipage et l’ambiance est maussade malgré la visite de quelques dauphins. J’avoue que le soir je n’ai qu’une envie c’est de pouvoir faire une pause, descendre du bateau, me dégourdir les jambes et surtout stopper les bruits et grincements. Malheureusement pas d’aire comme sur les autoroutes et je dois prendre mon mal en patience en espérant que les vagues se calment et que l’on retrouve ce qu’on nous avait vendu à savoir « une houle toujours présente mais régulière, avec des vagues dans le même sens ». Là on se croirait en méditerranée !!! En plus nous avons dû empanner au moins 4 fois durant la nuit ce qui veut dire : se réveiller si l’on n’est pas de quart, mettre sa polaire et/ou sa veste imperméable, enfiler le gilet de sauvetage, enrouler le gennaker, virer de bord en passant dans le lit du vent, dérouler le gennaker, régler la voile, enlever son gilet, enlever sa veste, rentrer dans le bateau, se (re)coucher ou prendre son quart!!!! Pas le meilleur truc du monde mais bon ça fait partie de l’aventure (je dis ça maintenant mais sur le moment mon langage était nettement plus châtié 😉 )
Samedi plus de vent du tout !!! Obligés d’allumer les moteurs mais un peu de répit sur les vagues croisées… Finalement nous n’avançons pas trop mal et l’arrivée est prévue à vers 22/23 heures à Porto Santo. Nous avons aujourd’hui la compagnie d’un petit oiseau. Pas le genre d’oiseau de mer que l’on a l’habitude de voir, plutôt une sorte de pinson. On se demande ce qu’il fait à une telle distance des côtes et il semble utiliser notre bateau pour se reposer. Nala, qui comate toujours durant les traversées ne bouge même pas les moustaches quand il rentre dans le bateau !!! A quelques miles de l’arrivée, Vennec (notre copain du bateau Pikou Panez) qui est déjà à Porto Santo depuis le début de la semaine, nous contacte à la VHF en nous expliquant la manœuvre finale, c’est très sympa et ça sent bon l’arrivée 😊 Nala en a marre de rester à l’intérieur et elle se balade tranquillement sur le pont. Tout d’un coup elle se fige et se penche au bord. Avec Cédric nous l’appelons mais rien à faire elle ne bouge pas. Nous nous approchons et là une odeur de poisson nous arrive, et en regardant bien nous apercevons un phoque qui nage à toute vitesse. Sympa comme vision nocturne. En parlant de vision nocturne, nous profitons de cette arrivée de nuit pour admirer les étoiles avec les filles : Zoé est ravie d’apercevoir une géante rouge et Jupiter qui brille de mille feux 😊 Enfin, après 3 jours et 15 heures nous voilà finalement mouillés à Porto Santo. Yessss 😊 😊
Et tout ceci en image
Dimanche 15 : Que c’est agréable de dormir et de se réveiller dans le silence : plus de bruits de moteur, plus de grincement, plus de fracas des vagues… Et là un spectacle paradisiaque s’offre à nous : une eau limpide (on voit clairement notre ancre et la chaîne) et enfin chaude (24 degrés) ; un paysage un peu lunaire mais très joli et un soleil radieux !!! Après avoir été faire les formalités nécessaires, nous passons le reste de la journée à nous baigner et à récupérer de la navigation.
Lundi 16 : On reprend les bonnes habitudes avec l’école le matin. Pendant l’apéro de la veille, Vennec nous avait parlé d’un chemin en bord de mer qui menait en 30 minutes à un resto avec possibilité de se baigner dans des petites anses. Nous décidons donc de suivre cette idée et à la fin des cours nous voilà partis avec les maillots, les serviettes, un peu d’eau pour aller nous sustenter et nous baigner. Nous nous rendons rapidement compte que le trajet prendra plus que 30 minutes, soit nous sommes très lents, soit Vennec est super rapide (ou ne voit pas le temps passer 😊) mais nous continuons car le paysage est superbe. Après une heure de marche, nous traversons la montagne par un petit tunnel et apercevons le fameux restaurant et le coin baignade. Seulement en arrivant devant celui-ci nous devons bien nous rendre à l’évidence qu’il est malheureusement fermé ☹ Si vous connaissez bien les filles et l’importance des repas dans leur vie, je n’ai pas besoin de vous décrire l’état dans lequel elles étaient. Nous n’étions pas loin de l’apocalypse !!! Ayant réalisé que la situation ne changerait pas à moins d’un miracle, nous allons malgré tout nous baigner. Il y a peu de poissons au bord mais à une centaine de mètres de la plage, des rochers au fond abritent quelques gros poissons qui nous permettent de ne plus trop penser à nos estomacs 😉
Il faut maintenant attaquer le chemin retour et nous continuons donc notre boucle afin d’arriver à la ville et de prendre un goûter bien mérité ! Sur la route, un petit chien nous a tenu compagnie pendant quelques kilomètres. Il a commencé à marcher avec nous lorsque nous sommes passés devant chez lui. Au bout d’une centaine de mètres il nous suivait toujours, je commençais donc à faire demi-tour pour le ramener mais ses maîtres nous on fait comprendre qu’il pouvait continuer et qu’il reviendrait tout seul… OK alors. Mais c’est qu’il est resté sacrément longtemps avec nous. En arrivant à un belvédère je m’assois sur un banc et là il monte à côté de moi et passe sa tête sous mon bras comme si on se connaissait depuis toujours. Sympa mais on commençait à se dire qu’il allait nous suivre jusqu’au bateau : la tête de Nala si on ramenait un chien à bord 😊 😊 Mais non, au bout d’un moment il a dû estimer que c’était le moment de rentrer et il a fait demi-tour. Quant à nous, nous sommes arrivés au supermarché et avons fait la pause goûter/boisson tant attendue avant de faire quelques courses et de rentrer un peu exténués au bateau. Quelle journée, on s’en rappellera avec finalement 14 km avalés et environ l’équivalent de 25 étages montés !!!
Mardi 17 : Dimanche matin, nous avons vu débarquer 3 garçons à bord de leur barque qui avaient aperçu qu’il y avait des enfants à bord et venait discuter. Simon et Marin, des jumeaux de 9 ans et Camille l’aîné de 11 ans : exactement les mêmes âges que les filles ! Ils nous racontent qu’ils ont déjà fait une boucle atlantique en 2014/2015 et que cette fois ils sont partis pour 3 ans pour aller en Polynésie ! Ils nous convient à un apéro sur leur bateau Moussespic le soir même.
La journée se passe tranquillement entre cours et baignade et se termine par l’apéro sur Moussespic où nous faisons la connaissance des parents Manu et Maxime (www.moussespic.fr). Ils partent le lendemain pour Madère et notre départ de Porto Santo est pour le moment prévu pour le samedi 21 ; mais notre itinéraire étant similaire il y a de grandes chances que nous nous croisions de nouveau (et s’il le faut nous provoquerons un peu la chance 😉)
Eh bien, que d’aventures! nous voici vivre les tourments d’Ulysse!
La vie n’est pas un long fleuve tranquille, n’est ce pas?
Profitez d’un peu de repos bien mérité!!!
Bonjour les pirates, merci pour ce magnifique récit sur la traversée et l’arrivée sur Madere.Enfin des baignades agréables.Bises à tous
Salut la petite famille. Que de beaux paysages. Brigitte était déjà intéressée par Madère mais là, ça me tente également mais définitivement pas en bateau. Bonne poursuite à tous dans cette belle aventure.
Coucou
C’est vraiment joli. Surtout que l’on a fait une journée de quad (post à venir). Tu aurais adoré !
Merci pour le récit si réjouissant de votre épopée ! Honte à moi, j’ai énormément ri au passage du resto fermé… j’aurais pourtant eu la même réaction outrée que les filles ! Plein de bisous à tous ! 😘😘😘
En tant que parent, nous ne pouvions pas dire grand chose mais nous aussi on a souffert !!
Au top cette famille magnifique qui réalise ce que beaucoup d’entre nous ont rêvé mais n’ont jamais osé entreprendre !!
Vivez et profitez 🙂