L’odyssée de Pegasus

Mercredi 20 Novembre: C’est aujourd’hui que Michel, le papa de Cédric nous rejoint pour faire la transat avec nous. Cela nous fait bien plaisir de le retrouver après 3 mois et demi de séparation. Il a eu quelques péripéties avec ses vols mais arrive finalement à l’heure prévue, chargé de cours de CNED mais surtout de bons fromages français 😊 L’après-midi se passe tranquillement et le soir nous allons déguster une bonne cachupa, la spécialité capverdienne au restaurant chez Loutcha, une institution de Mindelo.

Jeudi 21 : Nous avons déjà plus ou moins en tête que nous quitterons Mindelo pour transater dans les jours à venir. Nous devons donc allez récupérer les papiers du bateau à la police maritime (oui oui au Cap Vert on vous garde les papiers tout le temps de votre séjour et les bureaux sont fermés le week-end donc il faut anticiper, quitte à tricher un peu…) et nous devons aussi faire notre sortie de territoire auprès des services de l’immigration.

Le vendredi 22 est consacré à une dernière journée touristique au Cap Vert qui donnera lieu à un autre article publié un peu plus tard 😉

Samedi 23 : Veille du grand départ ! Il y a beaucoup de choses à faire. Tout d’abord il faut faire les dernières vérifications du bateau : montée au mat pour Cédric afin de vérifier que tout aille bien là-haut, contrôle des moteurs, rangement du bateau pour passer en mode « longue navigation »…

Nous n’avons pas de voile d’avant sur Pegasus permettant d’avancer avec un vent arrière ; or, c’est ce type de vent qui nous est annoncé pour la première semaine de transat. Nous en discutons avec Vennec et celui-ci nous propose de récupérer un vieux spi qu’il a sur son bateau mais qu’il n’envoie jamais car il est un peu grand pour le bateau. C’est avec plaisir que nous l’acceptons et après avoir testé qu’il se montait bien sur Pegasus nous le rangeons au chaud.

Il faut maintenant préparer des menus pour la 1ere semaine et quelques-uns supplémentaires afin de cibler au mieux la liste des courses. Les ressources alimentaires sont assez limitées au Cap Vert donc nous devons faire avec et adapter nos recettes. Nous partons avec des réserves de légumes et fruits frais, jambon, fromage, œufs et bien sûr pâtes, riz, semoule, légumes secs… Sans oublier les kilos de farine afin de faire du pain (la levure de boulanger déshydratée a été achetée aux Canaries en prévision de la transat 😉)

Il y a beaucoup de petites superettes à Mindelo mais chacun semble avoir ses propres spécialités donc si vous voulez un avitaillement complet, il vous faut faire le tour de 3 ou 4 superettes afin de rassembler toutes les denrées nécessaires. Nous passons donc une bonne partie de la journée à faire l’ensemble des courses. Mais on arrive très largement à trouver tout ce qu’il nous faut, contrairement à se que l’on entend parfois sur radio ponton…

En fin de journée nous prenons l’apéro avec nos amis de Pikou Panez avant de dîner une dernière fois au bar flottant de la marina. Un feu d’artifice vient clôturer cette dernière journée capverdienne et semble nous souhaiter bonne route 😉

Dimanche 24 : C’est le grand jour. Le matin, Cédric et Michel partent échanger nos bouteilles de gaz vides contre des pleines. Encore une fois, nous sommes surpris par les prix locaux : 3,6€ la bouteille de 3 kg. Jusqu’ici le minimum que nous ayons payé était de 13€ avec plutôt une moyenne autour de 18€ ! La météo nous annonce toujours les mêmes conditions à savoir une première semaine avec peu de vent et peu de vagues et un vent qui se renforce à partir de la deuxième semaine.

Nous partons donc confiants même si le stress est indéniablement présent, surtout pour Cédric qui a la responsabilité de tous les membres d’équipage. Mais nous sommes motivés et c’est bien là l’essentiel !

Nous n’allons pas faire un récit chronologique de la transat parce qu’il faut bien dire que, malgré l’aventure dont il est question, il y a une certaine monotonie d’un jour à l’autre. Pas facile de trouver comment présenter l’épisode de façon intéressante, complète et non barbante… Voici ce que nous avons choisi

L’Abécédaire de la transat’

A comme Arc-en-Ciel

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B comme Bateaux croisés (nous avons croisé pas mal de voiliers et avons sympathisé avec certains comme Rapa, Robinson ou Bagheera), mais également de plus gros gabarits

C comme Couchers de soleil

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D comme Dorade, Dentifrice : nous avons pêché 3 dorade coryphènes, dont une grâce à un tube de dentifrice transformé en leurre 😊

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E comme Empannage : Disons que sans une voile d’avant assez grande et avec un vent plein est nous avons fait dû louvoyer (zigzaguer) et donc empanner à multiples reprises ; On ne les a pas comptées mais je peux vous garantir qu’il y en a trop eu 😉

F comme Fatigue et Fierté : ce que nous avons ressenti après nos 17 jours de transat

G comme Grain : à mi-chemin les grains ont commencé à nous accompagner… Cédric a donc dû apprendre à tout l’équipage à les identifier et anticiper leurs trajectoires

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H comme Houle : toujours présente et surtout très croisée

I comme Ile d’arrivée : Nous ne savions pas où le vent et les vagues allaient nous porter, c’est finalement la Martinique qui a eu gain de cause

J comme Jeux : il faut bien s’occuper à coup de Monopoly, Rami, Tarot, Chromino, Cochon qui rit et Nintendo Switch… mais aussi activité bracelet brésilien et… beaucoup de lecture

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K comme Kilomètres : 4.540 km alias 2.451 miles nautiques (~ +16% de distance par rapport à la route directe cf lettre E)

L comme Lune : nous sommes partis avec le tout début du premier quartier et sommes arivés avec la pleine lune. Nous avons assisté à de splendides levers et couchers de lune.

M comme Mammifères marins : nous en avons croisé la première semaine : des dauphins au loin, des baleines et même un cachalot à 20 mètres du bateau ; mais ensuite plus rien…

N comme Nala : notre minette a été adorable mais on voyait bien qu’elle en avait un peu marre malgré tout 😊

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O comme Océan : son immensité qui nous fait paraître tout petit, sa protection qui nous semble indispensable et surtout la richesse qu’il offre

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P comme Papy Michel : un équipier supplémentaire qui nous a bien épaulé durant toute la transat. C’était super de pouvoir compter sur lui

Q comme Quarts : Pas de dodo de plus de 4 heures d’affilée durant la transat… 1^er quart de 8 à 10 : Anne-So, 2^ème quart de 10 à 12 : Cédric, 3^ème quart de 12 à 2 : Michel, 4^ème quart de de 2 à 4 : Anne-So, 5^ème quart de 4 à 6 : Cédric, 6^ème quart de 6 à 8 : Michel

Mais en réalité Cédric a beaucoup moins dormi puisqu’il était présent à toutes les manœuvres nocturnes 😉

R comme Repas : les repas se sont simplifiés de plus en plus à mesure que nous avancions mais nous n’avons manqué de rien. Nous avons même réussi à finir la traversée avec encore quelques fruits frais !!!

S comme Sieste : elle était la bienvenue afin de compléter un peu la nuit

T comme Traditions : bien que « perdus » au milieu de l’océan nous n’avons néanmoins pas oublié nos traditions : le calendrier de l’Avent (merci Nane et Maxence, celui que vous nous avez offert est vraiment extra), les lumignons du 8 décembre et la crèche 😊

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U comme Univers : lorsque l’on est au milieu de l’eau, sans aucune lumière parasite et que la nuit est claire nous sommes littéralement entourés d’étoiles. Elles descendent jusqu’à l’horizon et nous réalisons pleinement le concept de voûte céleste. Encore une fois nous nous sentons minuscules au milieu de ces constellations, de la voie lactée, des étoiles filantes mais en même temps chanceux de pouvoir admirer ce spectacle féerique.

V comme Vent : Il est notre carburant. Nous avons régulièrement fait des prières à Eole et Zoé en général était plutôt écoutée 😊 😊 Il n’a pas été idéal mais ne nous a pas fait de grosses rafales ni de totale pétole (pas de vent) donc nous lui en sommes reconnaissants !

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W comme Wasabi : du vrai bon wasabi en poudre donné par notre amie Geneviève du bateau Boomerang et qui nous a permis d’accompagner à merveille nos sashimis de dorade

X comme eXtraordinaire : il y a bien sûr des réalisations et des épopées bien plus extrêmes que la notre mais à notre niveau nous avons quand même le sentiment d’avoir réalisé une performance extraordinaire

Y comme Youpi on est arrivés : quel bonheur de voir enfin la terre et surtout de se dire que maintenant les caraïbes nous attendent ! Champagne et restau au rendez-vous

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Z comme Zoé et Margaux : nos filles adorées et les meilleurs matelots du monde (c’est une vue complètement objective bien évidemment 😉)