Mardi 5 : Nous prenons le bus qui nous
mène de la marina vers la « capitale » de El Hierro : Valverde
afin de faire un peu d’avitaillement en vue de notre traversée vers le Cap
Vert. Il s’agit vraiment d’une toute petite ville avec deux petits supermarchés,
mais nous trouvons tout ce dont nous avons besoin : depuis le début du
voyage, nous avons appris à nous contenter de ce que l’on trouve ! et c’est
très bien.
L’après-midi est consacré au CNED et à la préparation du bateau.
Mercredi 6 : Nous quittons Puerto de la Estaca aux alentours de 8h. Nous avons prévu de faire un arrêt au port de la Restinga, tout au sud de l’île afin de remplir les réservoirs de carburant. Nous devrions avoir largement de quoi faire avec notre quantité actuelle, mais nous préférons partir dans ce type de traversée avec les réservoirs pleins, on ne sait jamais !
L’accueil par le marinero à La Restinga est très peu aimable. Il nous fait bien comprendre qu’il n’y a pas de place pour nous dans la marina. Ça tombe bien nous venons pour l’essence ! Il nous explique alors que le carburant est géré par la coopérative des pêcheurs et donc que nous aurions dû appeler avant… Or j’avais tenté d’appeler, mais le 1er numéro que j’avais n’était plus valable quant au second lorsque j’ai demandé à la personne qui était au bout du fil si elle parlait anglais elle avait immédiatement raccroché… pas simple tout ça ! Il nous demande les papiers du bateau et le passeport de Cédric… nous trouvons ça étrange, mais nous n’avons pas trop le choix…Finalement un jeune homme vient s’occuper de nous. Il n’a pas l’air très doué, cherche la clé de la pompe, galère pour l’ouvrir et ne comprend pas un mot d’anglais et encore moins de français… Nous avions aussi sorti le jerrican d’essence de l’annexe afin de le faire remplir, la qualité de l’essence au Cap Vert n’étant pas des meilleures d’après nos informations. Il commence à tendre à Cédric le pistolet noir qui correspond au gasoil. Cédric lui dit que nous voulons de l’essence pour le jerrican et du gasoil pour le bateau. Il lui soutient que le tuyau vert est celui du gasoil et le noir celui du super. Cédric insiste et après discussion le jeune homme passe un coup de fil et admet enfin qu’il s’était trompé… Il faut vraiment être vigilant tout le temps parce que je n’imagine pas le massacre si nous avions rempli les réservoirs du bateau avec du super !!!! Une fois tous les pleins faits, Cédric part payer et récupérer ses papiers auprès des deux matrones qui gèrent la coopérative et ne sont pas plus agréables que le marinero… Nous ne sommes pas déçus partir d’ici 😊
Aux alentours de midi, nous quittons donc El Hierro direction le Cap Vert.
Je vous fais un résumé rapide de la traversée :
Les bons points :
- 5 jours de navigation du 6 au 11 novembre, 845,6 miles nautiques (soit 1.566 km) avec une vitesse moyenne d’un peu plus de 7 nœuds (13km/h ça parait peu, mais c’est notre meilleure moyenne jusqu’ici) et une vitesse maximale enregistrée à 18,9 nœuds (ça par contre c’est un assez gros record pour notre petit catamaran, d’autant avec quelques pointe à 16 nœuds… donc record pas volé) !
- Des dizaines de poissons volants aperçus tout le long du trajet dont une bonne douzaine au total s’est échouée sur les trampolines ! Dommage que ce ne soit pas mangeable…
- Des dauphins tâchetés qui sont venus nous tenir compagnie
- Des étoiles à n’en plus savoir où donner de la tête
- Des couchers de soleil rapides, mais superbes
- Une rosette de Lyon apportée par ma tante lors de sa visite à Lanzarote et qui nous a bien régalés durant le voyage. Merci Nane 😉
- Des champs de mouettes (ou oiseaux marins quels qu’ils soient, nos compétences ornithologiques étant très peu développées) dont une est même passée entre nos deux coques. Elle a été aussi surprise que nous lorsque nous l’avons vu débarquer sous l’annexe à l’arrière du bateau 😊
- Un vent établi aux alentours de 28 nœuds à partir du 2ème jour : je le laisse dans les points forts bien que nous ayons dû prendre un ris en plein milieu de la nuit parce que la prise de ris s’est très bien passée 😊, nous sommes bien rodés maintenant et arrivons même à le faire au près serré (25° du vent) ce qui évite de faire faseyer les voiles et donc de les abîmer
- Des parties de tarot à 4, les filles ayant succombé au gène familial du jeu de cartes 😉
- Et pour finir, notre première pêche : une belle daurade coryphène de 50 cm attrapée 30 minutes avant d’arriver 😊
Les moins bons points :
- Des vagues, des vagues et encore des vagues, déferlantes pour la plupart ; 3,3 m en moyenne annoncée sur 48h, dont certaines ont finalement atteintes les 5 mètres de haut (écart normal entre les prévisions et la réalité, tout ceci étant de la statistique… Ced pourrait vous expliquer 😉 ) et qui, atterrissant dans le cockpit arrière, nous empêchant de manger dehors sous peine d’être rincés. Et une d’entre elle a même réussi à rentrer à l’intérieur du carré… merci les pompes de cale !
- Un point d’arrivée qui n’était pas celui escompté puisque nous avons dû revoir notre route afin de ne pas avoir ces fameuses vagues en plein travers (limites dangereuses à cette allure vue la taille pour les hommes et le matériel). Le pendant positif étant que nous avons retrouvé nos copains de Pikou Panez au mouillage 😊
- Un vent mou et tournant durant les premières 24 heures ce qui a eu pour conséquence de nombreux empannage la première nuit…
Nous arrivons donc à Mindelo, sur l’île de Sao Vicente, Cap Vert le lundi 11 Novembre à 11h du matin.
Il faut maintenant trouver de la place au mouillage, Mindelo étant le point de départ de nombreux bateaux pour la transatlantique, la place est chère. En plus, le vent souffle fort dans la baie avec des rafales à 30 nœuds ce qui n’aide pas… mais finalement nous trouvons une bonne place et l’ancre est bien accrochée. Cédric doit maintenant aller faire les déclarations auprès de la police maritime, comme nous le faisons à chaque mouillage/port, mais cette fois-ci il doit aussi passer par les bureaux de l’immigration cap verdienne puisque nous sommes hors Union Européenne. Il part donc avec Margaux, mais revient assez vite puisque les bureaux sont fermés et n’ouvriront que cet après-midi de 14h à 16h. Après le déjeuner, c’est petite sieste pour tout le monde afin de récupérer un peu des derniers jours. Mais c’était sans compter la visite de la police maritime qui nous indique, ainsi qu’à plusieurs bateaux autour de nous, que nous sommes sur le trajet régulier d’un cargo et que nous devons donc bouger. La galère !! Non seulement parce que nous étions bien accrochés et que c’est rageant de quitter une bonne accroche, mais surtout parce que le vent et ses rafales à 30 nœuds sont toujours là… Nous tentons un premier endroit, mais l’ancre met longtemps à accrocher et nous sommes donc assez proches d’autres bateaux… Cela ne nous plaît pas et nous cherchons un autre endroit. Il faut savoir que la baie de Mindelo est très grande, mais le souci est qu’il y a de nombreux bateaux abandonnés, certains à l’ancre, d’autres, à moitié immergés, et d’autres encore à l’état d’épaves, mais pouvant affleurer à marée basse… Nous trouvons finalement une place un peu plus à l’écart, mais avec une bonne accroche. Par contre il est maintenant trop tard pour les papiers, nous iront demain et en attendant nous partons boire un coup avec l’équipage de Pikou Panez au bar flottant de la marina avant de déguster notre daurade en mode sashimi : un vrai régal 😊
Mardi 12 : Nous avons décidé d’inverser l’organisation habituelle de nos journées à savoir que le CNED se fera l’après-midi et les balades le matin. En effet, le soleil se couche à 18h et il est plutôt déconseillé de sortir la nuit ici… Nous partons tous les 4 à l’immigration et la police maritime. Tout se passe bien, les gens sont agréables et ont l’habitude des voiliers de passage comme nous. Nous partons ensuite nous balader dans la ville. C’est vraiment dépaysant. Sur le guide il était fait mention d’un restaurant reconnu pour sa qualité et nous voulions « fêter » notre traversée. Nous avons eu du mal à le trouver, mais Margaux l’a finalement aperçu et grâce à elle nous nous sommes régalés de Cachupa, une spécialité capverdienne à base de haricots blancs, maïs, poulet, légumes. Tout le monde adoré ! De retour au bateau c’est reprise du CNED après la « pause navigation » pour les filles, et bricolage encore et toujours pour Céd pour réparer les petites casses normales ou pas. Petit film et dodo pour tout le monde
Mercredi 13 : Etant donné que nous sommes au clair avec les formalités administratives, nous pouvons enlever le pavillon jaune que nous avions installé en arrivant. Il faut savoir qu’en mer il y a certaines règles à respecter en termes de pavillons à hisser. Chaque bateau doit déjà posséder le pavillon de son pays et faire en sorte qu’il soit visible. Pour la plupart, il est à l’arrière tribord (droit) du bateau.
Ensuite, en arrivant dans les eaux territoriales d’un pays, il faut hisser à tribord du mat le pavillon de courtoisie de ce pays, qui, comme son nom l’indique est une façon d’être courtois envers le pays qui nous accepte dans ses eaux. Nous avons donc actuellement déjà hissé celui de l’Espagne, celui du Portugal, celui des Canaries et maintenant celui du Cap Vert.
Enfin, tant que les formalités auprès des services de l’immigration n’ont pas été faites, nous devons afficher en plus à bâbord le pavillon jaune (qui est aussi le pavillon Q (Québec) de l’alphabet aéronautique).
Jusqu’au Cap Vert, nous naviguions dans les eaux de l’Union Européenne donc nous n’avions pas besoin d’effectuer de formalités d’immigration. Mais ici c’est différent et c’est pourquoi nous avons dû passer par le bureau de l’immigration afin d’être en règle.
Enfin, il est aussi possible de hisser à bâbord de son mât des pavillons plus régionaux ou bien ceux de groupes ou d’associations. Depuis le début du voyage, parmi les bateaux français que nous avons croisés, se trouvaient principalement des bretons qui arboraient fièrement le drapeau de la Bretagne. Comme nous sommes aussi un peu chauvins, nous avions demandé à mon frère de nous apporter un pavillon de Lyon afin d’arborer nous aussi les couleurs de notre ville. Et nous l’avons donc à poste depuis quelques semaines maintenant 😉
La journée est plutôt tranquille sur Pegasus et après étude de la météo des prochains jours nous planifions de quitter le mouillage de Mindelo vendredi afin d’aller faire un tour au sud de l’île de Sao Vicente puis sur celle de Santo Antao en attendant l’arrivée de Michel, le papa de Cédric, mercredi prochain. Une fois qu’il sera là, nous resterons sur Mindelo qui est le principal port de départ de la transat et nous guetterons le bon créneau afin de nous lancer dans la fameuse transatlantique 😊 (sachant que ce créneau peut arriver sous 48 heures comme sous deux semaines voire plus…)
Bonjour à tous. Toujours des petites galères qui vous laisserons de bons souvenirs a postériori. Bonne poursuite du voyage avec bientôt un moussaillon en plus pour la traversée. Bises à tous
Coucou a l equipage!!
Je suis de temps a autre votre beau periple! Et nous avons pensé a vous avec Nicolas, Sylsie et Aymeric lors d un beau coup de vent en Mediterranee a la Toussaint😉… bon vent a vous et bonne traversée! Amitiés. Roger
Merci Roger!
On pense bien aussi à vous tous, c’était chouette de voir la belle sortie que vou avez faites
Amitiés
Ça c’est sûr, on va avoir de sacrés souvenirs !
Commentaires ,photos et vidéos tjs aux top Belle traversée et belle prise
pour améliorer l’ordinnaire ,provisions commandées et matériels prêt pour
le départ ,coordonnée du vol à venir
Grosses bises à tous et bonnes ballades capverdienne
On attend notre nouvel équipier avec impatience !!
Coucou l ‘ équipage
C est avec une grande assiduité que je lis votre voyage. Merci AnneSo pour la rédaction et les videos . Vigilance est le maître mot de la navigation . Bravo à tous les 4 pour la maîtrise des situations difficiles.👏👏
Belle dorade …Cedric ( il faudra montrer à Pj 😂😂) et aussi belles vidéos des dauphins que nous n’avons jamais vu au cours de nos navigations.😣😥
Nous avons hâte de partir nous aussi….encore 42 jours.⛵⛵
À très bientôt. Gros bisous à tous les 4😙😘
Merci bcp 😁. Pour les vidéos et les photos c’est Cédric qui gère, moi je ne fais que la rédaction 😉. J’avoue que question dauphins nous sommes comblés. On vous embrasse et on se croisera peut-être de l’autre côté de l’océan 😊
Bon sang , qu’est ce que je n’aimerais pas être secouée comme ça !… 😉😂😂😂
Je te rassure ce n’est pas ce que nous préférons dans le voyage non plus !
Et imagine de nuit… tu es secoué mais tu ne vois rien 🤢
Bravo pour vos premières étapes, vos nouvelles rassurantes et sympathiques.
L’aventure va devenir encore plus intense, le bateau doit commencer à piaffer…
Le vent à l’air bien orienté et constant sur la quinzaine à venir à Mindelo…
Laisserez vous le temps au Patriarche de s’acclimater avant de larguer tout?
Michel est-il bien arrivé, en forme? il va nous manquer sur les pistes enneigées!
Merci de nous faire rêver,
Provisionnez souvenirs et sensations, bon vent et belle mer JY/N
Bonjour à toute la petite famille, merci de nous faire rêver, on a l’impression de’d’être parmi vous. Dommage nous nous sommes loupés à Lanzarote, en effet nous yvetions du 23 au 30 novembre, ça nous aurait fait plaisir de vous voir. On vous embrasse très affectueusement sans oublier notre pote Michel.
Brigitte et René
Dommage en effet ! Ça aurait été sympa
Michel vous embrasse aussi après nos 17 jours de mer
Belle prise pour un premier poisson! Félicitations.
Concernant les drapeaux, les filles vont être incollables en rentrant 😉